Ce chapitre pr�sente le domaine de l?Ing�nierie des M�thodes (IM) et en fait un �tat de l?art. L?IM se d�finit comme l?application d?un ensemble de techniques d?ing�nierie � la construction du produit que constitue une m�thode. L?IM trouve sa justification dans la n�cessit� de construire une m�thode de mani�re industrielle, syst�matique et efficace et �ventuellement �� la vol�e�, pour l?adapter aux conditions ou exigences particuli�res d?un projet. Cet article d�finit l?IM, pr�sente les motivations et les justifications de l?IM et introduit les principes et techniques cl�s qui la sous-tendent. Il d�veloppe certaines des techniques cl�s et notamment la repr�sentation modulaire des m�thodes sous forme de composants de m�thodes et la construction de m�thode par assemblage de composants.
De plus en plus d?activit�s de notre soci�t� s?appuient sur des syst�mes d?information (SI) dont la complexit� ne cesse de cro�tre. En cons�quence, leur d�veloppement devient de plus en plus complexe, co�teux et difficile et il est admis que la ma�trise de leur d�veloppement passe par l?emploi de m�thodes d?ing�nierie. Cependant, si de nombreuses m�thodes existent sur le march�, la diversification des domaines dans lesquels on a recours � des SI ainsi que la l?accroissement de leur complexit� imposent de nouvelles demandes relatives aux m�thodes. En outre, l?analyse de la pratique des m�thodes met en �vidence des failles et des limites qu?il est n�cessaire de combler (Siau 1998), (Stamper 2003), (EMMSAD). Enfin, de nombreuses enqu�tes montrent que les m�thodes ne sont jamais appliqu�es comme elles le devraient et qu?elles doivent s?adapter aux conditions de leur usage (Wijers 1990), (Russo 1995).
Ce sont � ces besoins et � ces exigences que tente de r�pondre l?ing�nierie des m�thodes (Rossi 2000). Le domaine de l'ing�nierie des m�thodes (IM) a �merg� en r�ponse � cette sensation croissante que les m�thodes ne r�pondent pas aux besoins de leurs utilisateurs, aux conditions de leur usage et aux crit�res de qualit� qui leur sont impos�s. L?IM est donc avant tout une tentative de r�ponse aux difficult�s rencontr�es dans la mise en pratique des m�thodes. L?IM peut �tre vue comme une discipline, celle de la conceptualisation, de la construction et de l?adaptation de m�thodes qui r�pondent aux exigences particuli�res d?une situation d?entreprise ou de projet. Cette perspective implique le dynamisme de la �production d?une m�thode que l?on doit construire �� la vol�e�. Pour y parvenir, l?IM fait appel � la r�utilisation de composants de m�thodes issus de m�thodes existantes, mis � disposition dans une base de composants de m�thodes et accessibles selon une large panoplie de crit�res de s�lection.
Cet article introduit le domaine de l?Ing�nierie des M�thodes, d�taille les motivations et les justifications de cette discipline et propose quatre principes qui sous-tendent selon l?auteur, les diff�rentes approches de l?ing�nierie des m�thodes. L?article pr�sente quelques-unes des techniques qui sont au c?ur de l?IM, (notamment la repr�sentation modulaire des m�thodes qui est un pr�-requis de la production de composants de m�thodes r�utilisables) ainsi que la production d?une nouvelle m�thode par composition de composants issus d?autres m�thodes.
L?article est organis� comme suit. La section 2 est un bref rappel de la notion de m�thode d?ing�nierie et des �l�ments qui la composent. La section 3 d�finit la discipline qu?est l?Ing�nierie des M�thodes (IM), pr�sente les motivations et les justifications de cette discipline, propose quatre principes fondateurs ainsi le cycle de l?IM. Les sections 4 et 5 se focalisent sur l?�tat de l?art des techniques qui sous-tendent �les deux �tapes principales�du cycle: la r� ing�nierie des m�thodes sous forme modulaire et l?ing�nierie des m�thodes situationnelles par composition de modules r�utilisables. La notion de base de composants de m�thodes est propos�e � la section 6 suivie enfin des conclusions et des perspectives de l?IM discut�es � la section 7.
Le terme m�thode vient du grec methodos qui signifie �moyen d?investigation�. Harmsen (1997) d�termine ce que sont ces moyens d?investigation�: ��une collection de proc�dures, de techniques, de descriptions de produit et d?outils pour le support effectif, efficace et consistant du processus d?ing�nierie d?un SI��.
D?autres d�finitions de la notion de m�thode ont �t� propos�es dans (Kronlof, 1993�; Smolander et al., 1991�; Seligmann, Wijers et Sol, 1989�; Prakash, 1997�; Brinkkemper, 1996). La plupart convergent vers l?id�e qu?une m�thode apporte les concepts pour d�crire le produit et les r�gles de conduite m�thodologique pour fa�onner un produit de qualit� avec une efficacit� raisonnable. Cette acception est synth�tis�e par Booch (1991)�qui d�finit une m�thode comme � un processus rigoureux permettant de g�n�rer un ensemble de mod�les qui d�crit divers aspects d?un logiciel en cours de construction en utilisant une certaine notation bien d�finie �. En d?autres termes, une m�thode traite les deux aspects de l?ing�nierie, le produit et le processus, et comporte deux �l�ments�: un ou plusieurs mod�les de produit et un ou plusieurs �mod�les de processus.
Le produit est le r�sultat d?application d?une m�thode. Comme le dit Olle (1992), le produit est la cible d�sir�e d?un d�veloppement de SI. Un sch�ma conceptuel de base de donn�es est un exemple de produit, la base de donn�es d?une application sp�cifique est un autre exemple. Un produit est exprim� dans les termes d?un mod�le de produit.
Le mod�le de produit prescrit ce que sont les caract�ristiques attendues des produits fabriqu�s. Il est le moule de production des produits. Une m�thode peut comporter plusieurs mod�les de produit permettant de mod�liser diff�rentes facettes d?un SI (statique, dynamique, fonctionnel) (Olle et al., 1992), � diff�rents niveaux de d�tail (par exemple�: classe, paquetage, sous-syst�me) et � diff�rents niveaux d?abstraction (par exemple�: objet, classe, m�ta-classe). Des mod�les pour repr�senter le contexte organisationnel du SI et les exigences � son �gard ont introduit de nouveaux concepts tels que but, acteur, sc�nario, r�le (Rolland, Souveyet et Ben Achour, 1998�; Lamsweerde, 2000�; Yu, 1997). Parall�lement, les travaux dans le domaine de l?ing�nierie des besoins ont introduits la distinction entre les besoins fonctionnels et les besoins non fonctionnels (Robertson et Robertson, 1999�; Chung et al., 2000). Ces extensions du champ mod�lisation dans l?ing�nierie d?un SI ont conduit � une nouvelle typologie des mod�les permettant de classer les aspects du SI en fonctionnel, non fonctionnel et intentionnel (Rolland, 1998).
La figure 1 donne l?exemple du mod�le de produit de la m�thode d?analyse de Coad et Yourdon (1 de 991) pr�sent� selon une liste de cinq �l�ments types�: liste d?objets et de classes, relations entre classes, groupes de classes, relations entre classes, groupes de classes, attributs et op�rations. Tout produit conforme � ce mod�le se compose d?un ensemble d?�l�ments des cinq types identifi�s par le mod�le.
Le processus est �la route � suivre� pour atteindre la cible que constituent les produits (Olle et al., 1992). Il s?exprime le plus souvent comme�un ensemble d?activit�s reli�es entre elles et men�es dans le but de d�finir un produit. Il est exprim� dans les termes d?un mod�le de processus. Le texte d�crivant la s�quence des activit�s qui ont men� au sch�ma Entit�/Relation d?une application sp�cifique est un exemple de trace de processus.
Un mod�le de processus prescrit une mani�re de faire, une d�marche m�thodologique pour atteindre la cible souhait�e. Il d�crit � un niveau abstrait et id�al, la fa�on d?organiser la production�du produit : les �tapes, les activit�s qu?elles comprennent, leur ordonnancement, et parfois les crit�res pour passer d?une �tape � une autre. Il joue le r�le de moule des processus d?ing�nierie.
La figure 1 pr�sente le mod�le de processus de la m�thode Coad et Yourdon (1991) qui est le corollaire du mod�le de produit. Il se pr�sente sous la forme d?une s�quence de cinq activit�s-types�: Identifier les objets, Identifier les structures, Identifier les sujets, D�finir les attributs et D�finir les services. Tout processus conforme � ce mod�le est une s�quence de cinq activit�s de chacun des cinq types identifi�s par le mod�le.
D?une part, le mod�le de processus n?a de sens que s?il est explicitement mis en relation avec le (ou les) mod�le(s) de produit associ�(s), mais d?autre part, la qualit� du produit d�pend fortement de celle du processus mis en ?uvre pour l?obtenir. Cependant, jusqu?� la fin des ann�es 80, les concepteurs de m�thodes ont concentr� leurs travaux sur la d�finition de mod�les de produit capables de prendre en compte de plus en plus d?aspects du monde r�el. Depuis le d�but des ann�es 90, on observe en revanche un d�placement du centre d?int�r�t vers la mod�lisation des processus d?ing�nierie.
La premi�re classification des mod�les de processus faite par Dowson (1988) comporte trois types�: orient� activit�, orient� produit, orient� d�cision.
Les mod�les orient�s activit� se concentrent sur les activit�s ex�cut�es pour produire un produit et sur leur ordonnancement. Dans cette cat�gorie, se trouvent les mod�les tels que la Cascade (Royce, 1970), la Spirale (Boehm, 1988) et le RUP�(Jacobson, Booch et Rumbaugh, 1999).
Les mod�les orient�s produit couplent l?�tat du produit � l?activit� qui g�n�re cet �tat. Ils visualisent le processus comme un diagramme de transitions d?�tat. Le mod�le d?Humphrey (1989) et celui des ViewPoints (Finkelstein, Kramer et Goedicke, 1990) appartiennent � cette cat�gorie.
Les mod�les orient�s d�cision per�oivent les transformations successives du produit comme r�sultats de d�cisions. Ces mod�les mettent l?accent sur la d�cision � prendre et sur le contexte de d�lib�ration autour de la d�cision � prendre (alternatives, arguments). Les activit�s ne sont plus au centre du mod�le mais apparaissent comme les cons�quences des d�cisions. Le mod�le DAIDA (Jarke et Pohl, 1992) ainsi que le mod�le IBIS (Potts, 1989) sont class�s dans cette cat�gorie.
Nous ajoutons � cette typologie deux classes�: orient� contexte et orient� strat�gie.
Les mod�les orient�s contexte comme celui de la th�orie NATURE (Jarke et al., 1999), du projet F3 (Rolland et Prakash, 1994) ou de l?environnement PRIME (Pohl �et al., 1999) sont inspir�s du paradigme de planification en Intelligence Artificielle utilis� dans GRAPPLE (Huff et Lessor, 1989). Ils d�finissent le processus par la combinaison de situations observables avec un certain nombre d?intentions (aboutissant � des �d�cisions) sp�cifiques. Le travail � accomplir est d�crit dans le processus comme �tant d�pendant � la fois de la situation et de l?intention�; en d?autres termes, il d�pend du contexte de r�alisation.
Le mod�le orient� strat�gie (Rolland, Prakash et Benjamen, 1999) est une extension des mod�les pr�c�dents qui vise � repr�senter plusieurs d�marches dans le m�me mod�le de processus. Il est donc multi-d�marches et pr�voit plusieurs chemins possibles pour �laborer le produit. Il est bas� sur les notions d?intention d?ing�nierie et de strat�gie � suivre pour r�aliser ces intentions.
Apr�s ce rappel de la notion de m�thode et de ses deux �l�ments fondateurs, nous pr�sentons le domaine de l?ing�nierie des m�thodes dans la section suivante.
Le domaine de l?Ing�nierie des M�thodes (IM) traite la d�finition de nouvelles m�thodes d?ing�nierie des SI. Brinkkemper (1996) d�finit l?IM comme��une discipline de conceptualisation, de construction et d?adaptation de m�thodes, de techniques et d?outils pour le d�veloppent des syst�mes d?information��.
Plusieurs autres d�finitions restreignent la notion d?IM � la construction de nouvelles m�thodes � partir de celles d�j� existantes. Par exemple, Punter et Lemmen (1996) d�finissent l?IM comme��une approche de construction de m�thodes combinant diff�rentes (parties de) m�thodes pour d�velopper une solution optimale au regard d?un probl�me pos�. Kumar et Welke (1992) au contraire, proposent une d�finition plus g�n�rale selon laquelle l?IM est ��une proposition pour la conception et le d�veloppement d?une m�ta-m�thodologie destin�e � la conception des m�thodes de d�veloppement des syst�mes d?information��.
Dans ce chapitre, nous d�finissons l?IM comme�la discipline visant � construire et � adapter une m�thode de d�veloppement de SI aux exigences particuli�res d?une situation d?entreprise. Notre d�finition pr�sente l?IM comme une activit� r�pondant � un besoin, celui de construire une m�thode adapt�e au contexte particulier d?un projet d?entreprise. Elle s?apparente en cela � ce qui a �t� qualifi� par Kumar et Welke (1992) d?ing�nierie de m�thodes situationnelles qui vise � �adapter une m�thode de d�veloppement de SI et les outils associ�s � chacun des projets sp�cifiques auxquels elle est appliqu�e�.
Une m�thode qui a fait ses preuves dans un domaine n?est pas n�cessairement adapt�e � un autre domaine. Par ailleurs, la situation d?ing�nierie de chaque projet de SI pour un domaine donn� est sp�cifique de ce projet, du moins en partie. La notion de m�thode universelle (i.e.� MERISE) a montr� ses limites. Des enqu�tes sur l?exp�rience des m�thodes d�voilent (Russo, 1995) que les m�thodes ne sont pratiquement jamais utilis�es �� la lettre� et que les ing�nieurs d?application doivent les adapter aux contextes des projets auxquels ils participent (Hidding, 1994). Il est donc n�cessaire de pouvoir adapter une m�thode � la situation sp�cifique du projet auquel on l?applique.
Inversement, il existe un nombre important de m�thodes disponibles pour le d�veloppement des SI et il n?est pas raisonnable de r�inventer une m�thode � chaque nouvelle situation ou pour chaque nouveau domaine. La r�utilisation de parties de m�thodes semble �tre une solution au besoin d?adaptabilit� permettant d?�viter la construction ��� partir de rien�� (from scratch).
Le caract�re universel des m�thodes est p�nalisant. Une �tude de Ernst & Young effectu�e sur une p�riode de trois ans sur la pratique des m�thodes dans des projets de d�veloppement de SI a montr� qu?une large partie des 35% des efforts gaspill�s dans les projets de SI est due � l?utilisation de m�thodes standards de d�veloppement. Parkinson (1996) va dans le m�me sens�: �Les m�thodologies ont tendance � traiter tous les projets comme si c?�tait les m�mes, alors qu?en pratique, chaque projet est diff�rent. En traitant tous les projets de la m�me fa�on, les m�thodologies conduisent les chefs de projet, � cr�er des plans de travail incluant du travail non n�cessaire, ou absent de valeur suppl�mentaire pour un projet particulier�. Ceci sugg�re qu?une m�thode doit �tre suffisamment �flexible pour �tre adapt�e � chaque situation sp�cifique d?usage.
Une des limites des m�thodes classiques est l?insuffisance des d�marches qu?elles proposent�: celles-ci sont souvent informelles et peu pr�cis�ment d�finies. Elles sont souvent trop g�n�rales et mal adapt�es aux probl�mes rencontr�s, et difficiles � faire �voluer pour prendre en compte l?exp�rience r�sultant de leur utilisation. Elles se bornent pour la plupart, � sugg�rer une organisation du cycle de vie en �tapes globales, et ne permettent pas un guidage fin des activit�s de d�veloppement. Elles ne prennent pas en compte les connaissances heuristiques accumul�es auparavant par les ing�nieurs d?application. Pour rem�dier � cet �tat de faits, il faut avoir recours � des mod�les de processus autres que les prescriptions de simples s�quences d?activit�s.
Le domaine de l?ing�nierie des m�thodes a donc �merg� en r�ponse � cette sensation croissante que les m�thodes ne r�pondent pas aux besoins de leurs utilisateurs, aux conditions de leur usage et aux crit�res de qualit� qui leur sont impos�es. L?IM est donc avant tout une tentative de r�ponse aux difficult�s rencontr�es dans la pratique des m�thodes. En synth�se, on peut dire que l?IM �est justifi�e par le double constat�suivant:
la syst�matisation du d�veloppement de SI de plus en plus complexes qui doivent �tre aussi d�velopp� � moindre co�t requiert l?usage d?une m�thode,
l?inaptitude des m�thodes existantes � r�pondre aux besoins diversifi�s et sans cesse changeants de d�veloppement de SI justifie que l?on repense la fa�on de d�finir, construire et adapter les m�thodes.
Pour r�pondre aux exigences introduites � la section pr�c�dente et en r�ponse aux limites constat�es des m�thodes, l?IM met en ?uvre quatre principes�: la m�ta mod�lisation, la r�utilisation, la modularit� et la flexibilit�.
La m�ta mod�lisation est le principe r�gissant la description des m�thodes. Par m�ta mod�lisation, on entend la mod�lisation des mod�les qui composent une m�thode. Il y a donc, en g�n�ral, deux m�ta mod�les interconnect�s pour mod�liser une m�thode�: le m�ta mod�le de produit (qui repr�sente le mod�le de produit) et le m�ta mod�le de processus (qui repr�sente le mod�le de processus). Les liens entre les deux m�ta mod�les mod�lisent l?impact des activit�s du processus sur le produit. Ce principe est appliqu� par exemple au cas de la m�thode Coad et Yourdon introduite � la section 1.1 (figure 2).
Le m�ta mod�le de produit est repr�sent�e par un sch�ma de classes UML (figure 2/a) qui met en �vidence que le mod�le de produit de Coad et Yourdon s?appuie sur�:
cinq concepts, classe, objet, association, attribut et service,
trois relations ��a�� qui lient toute classe respectivement aux objets, attributs et aux services qui la composent,
une relation participe dans qui relie les classes via les associations.
Le m�ta mod�le de processus, pr�sent� par un sch�ma d?activit�s UML, montre que la proc�dure de Coad et Yourdon comporte quatre activit�s ex�cutables en s�quence pour�: identifier les classes et les objets, identifier les attributs, identifier les attributs et identifier les services (figure 2/b). Les liens produit et consomme entre les activit�s du mod�le de processus et les �l�ments du mod�le de produit assurent la relation produit/processus. Ces liens permettent de s?assurer que l?ensemble {mod�le de produit, mod�le de processus} est complet et coh�rent�: toute activit� du processus doit agir sur un �l�ment du produit et inversement il n?y a pas d?�l�ment du produit qui ne soit manipul� par le processus.
Le principe de m�ta mod�lisation est justifi� par la nature de l?art�fact que constitue une m�thode. En effet, les mod�les de produit et de processus qui composent toute m�thode sont en essence, des structures d?�l�ments qu?il est appropri� de repr�senter par un m�ta mod�le.
Notons enfin que ce principe a son inverse, l?instanciation, par laquelle tout produit est une instance du mod�le de produit de la m�thode pratiqu�e pour le construire et tout processus est une instance (plus ou moins exacte) de son mod�le de processus. En ce sens, on peut dire que les mod�les sont des moules de production des instances, les produits comme les processus.
La m�ta mod�lisation est non seulement utile � la construction des m�thodes mais aussi � la formalisation des m�thodes mal d�finies (Tolvanen et Lyytinen, 1993), � la comparaison des m�thodes (Hong et al., 1993�; Rossi et Brinkkemper, 1996), � la standardisation des m�thodes (Booch, Jacobson et Rumbaugh, 1998) et � la d�finition des liens entre les m�thodes d?ing�nierie et les langages de programmation.
La r�utilisation en ing�nierie des m�thodes est inspir�e de la r�utilisation dans le monde du logiciel�o� elle est d�finit comme une approche de d�veloppement selon laquelle il est possible de construire un syst�me � partir de composants existants, produits � l?occasion de d�veloppements ant�rieurs. Le principe de r�utilisation logicielle est appliqu� aujourd?hui � toutes les �tapes du cycle de �d�veloppement d?un logiciel. Initialement introduite pour am�liorer la productivit� de la programmation, la r�utilisation intervient dans les activit�s d?analyse et de conception ainsi qu?en ing�nierie des besoins.
L?IM applique le principe de r�utilisation pour construire de nouvelles m�thodes d?ing�nierie des SI en assemblant diff�rents composants de m�thodes qui ont d�j� fait leurs preuves. Les composants de m�thode sont des descriptions r�utilisables des parties des mod�les de produit et des mod�les de processus qui constituent une m�thode, c?est-�-dire des fragments de leurs m�ta mod�les. Ces descriptions constituent les blocs de construction r�utilisables qui permettent de d�finir des m�thodes de mani�re modulaire. Les m�thodes ainsi construites sont elles-m�mes modulaires et peuvent �tre modifi�es et �tendues facilement.
La mise en ?uvre de la r�utilisation en IM n�cessite que l?on divise une m�thode en blocs r�utilisables et donc d?introduire la modularit� comme principe dans la description des m�thodes. Selon ce principe, une m�thode est vue comme une collection de composants r�utilisables. Par analogie avec la notion de module en g�nie logiciel, un composant de m�thode doit avoir un certain nombre de qualit�s telles que la coh�sion, l?autonomie et l?interop�rabilit�. Il est coh�sif � condition que son contenu constitue un tout coh�rent et autonome s?il peut �tre utilis� seul pour r�soudre un probl�me d?ing�nierie de syst�me d?information. Il doit �tre inter-op�rable afin de permettre son assemblage avec d?autres composants dans le processus de construction d?une nouvelle m�thode.
Harmsen, Brinkkemper et Oei (1994) proposent un spectre des m�thodes d?ing�nierie (figure 3) qui organise les approches d?IM selon le degr� de flexibilit� de la m�thode au regard de la situation rencontr�e. Les approches sont plac�es sur une �chelle de flexibilit� variant d?une flexibilit� ��faible�� � une flexibilit� ���lev�e��.
Au niveau ��faible�� de ce spectre se situent les m�thodes rigides tandis qu?au niveau ���lev�e��, on situe la construction modulaire de m�thode. Les m�thodes rigides sont compl�tement pr�d�finies et laissent peu de possibilit� pour s?adapter aux situations rencontr�es. A l?oppos�, les m�thodes modulaires peuvent �tre modifi�es et am�lior�es pour s?adapter � une situation donn�e. La s�lection de m�thodes rigides permet de choisir la m�thode la plus adapt�e � un projet � partir d?un panel de m�thodes rigides pr�d�finies, tandis que la s�lection d?un chemin dans une m�thode consiste � s�lectionner le chemin appropri� � la situation rencontr�e. Enfin, la s�lection et l?adaptation d?une m�thode permettent � chaque projet de s�lectionner des m�thodes parmi diff�rentes approches et de les accorder aux besoins du projet.
Le principe de flexibilit� est au c?ur de l?IM dont la probl�matique centrale est celle de l?adaptation des m�thodes�; adaptation selon l?acception de Harmsen, Brinkkemper et Oei (1994), c?est-�-dire aux contingences d?un projet, adaptation aux besoins sp�cifiques d?un groupe d?usagers, adaptation dynamique dans le contexte du processus d?IM lui-m�me. Le principe de flexibilit� influence le produit de l?ing�nierie, c?est-�-dire la nouvelle m�thode mais aussi le processus d?IM. Le spectre d?Harmsen s?attache au premier aspect et conclut que les m�thodes modulaires sont les plus flexibles�; le second aspect, implicite dans le spectre de la figure 3, conduit � la conclusion que la construction d?une m�thode �� la vol�e� est la plus flexible.
On comprend que l?application de ces principes milite pour une repr�sentation modulaire des m�thodes qu?elles soient existantes ou nouvellement construites �� la vol�e� en r�ponse aux besoins des utilisateurs et par assemblage de composants r�utilisables.
Le processus d?IM comporte deux �tapes principales�: la r�-ing�nierie des m�thodes existantes sous forme modulaire et l?ing�nierie des m�thodes situationnelles par composition (figure 4).
L?�tape de r�-ing�nierie des m�thodes vise � red�finir les m�thodes existantes sous forme de modules r�utilisables aussi appel�s les composants de m�thodes. Ce sont des briques de base pour la construction de nouvelles m�thodes ou l?adaptation de m�thodes existantes. De plus, une m�thode modulaire est plus facile � adapter, compl�ter ou configurer. L?objectif d?ing�nierie de m�thodes situationnelles par composition est de proposer des techniques de construction et d?adaptation de m�thodes constitu�s de ces composants r�utilisables. Les m�thodes obtenues en utilisant ces techniques sont �galement modulaires.
Les deux �tapes sont organis�es autour de l?�l�ment central qui est la base des m�thodes, en fait la base des composants r�utilisables de m�thodes. On commente chacun de ces trois aspects dans les trois sections suivantes.
L?alimentation de la base des m�thodes requiert la r�ing�nierie des m�thodes existantes dont tout ou partie a fait ses preuves. Elle se fonde sur le d�coupage modulaire des m�thodes en composants r�utilisables.
Il n?y a pas de d�finition standard d?un composant de m�thode mais selon Brinkkemper et al. (1999), trois dimensions sont � prendre en compte�: la perspective, l?abstraction et la granularit�. Un composant peut se d�cliner � diff�rents niveaux de granularit��: mod�le de produit tout entier (le mod�le E/R), heuristique m�thodologique fine (enlever la cardinalit� z�ro dans un sch�ma E/R) et � diff�rents niveaux d?abstraction�(niveau d?un mod�le sp�cifique tels que le mod�le E/R, d?un mod�le g�n�rique tels que le mod�le de processus ��en fontaine�� ou celui d?un m�ta-m�ta-mod�le tels que le MOF).
Enfin, dans la mesure o� une m�thode est compos�e d?un mod�le de produit et d?un mod�le de processus, trois perspectives peuvent �tre consid�r�es�: celles d?un composant de m�thode ? produit? �ou ?processus? (aussi appel� fragment de produit et fragment de processus) (Brinkkemper et al., 1999�; Punter et Lemmen, 1996�; Saeki, 2003�; Henderson-Sellers, 2000) et celle qui voit un composant comme un mixte des deux (Rolland et Prakash, 1996�; Ralyt� et Rolland, 2001a,b�; Prakash, 1999�; Wistrand et Karlsson, 2004). Par ailleurs, Van Slooten et Brinkkemper (1993) combinent les fragments de m�thodes en itin�raires. Un itin�raire complet repr�sente une m�thode de d�veloppement de syst�mes.
En plus de la notion de composant de m�thode, la notion de patron de conception est �galement utilis�e dans l?IM. Les patrons de conception g�n�riques (Rolland et Plihon, 1996�; Rolland et Prakash, 1996) d�finissent des r�gles g�n�riques r�gissant la construction de m�thodes diff�rentes mais similaires tandis que les patrons de conception sp�cifiques au domaine (Deneck�re et Souveyet, 1998) permettent d?�tendre les m�thodes avec de nouveaux concepts sp�cifiques.
La figure 5 pr�sente un m�ta mod�le de repr�sentation modulaire des m�thodes (Ralyt� et Rolland, 2001a). Selon ce m�ta mod�le, une m�thode est vue comme un ensemble de composants de diff�rents niveaux de granularit�, la m�thode elle-m�me pouvant �tre un composant du plus haut niveau de granularit�. La partie processus du composant est nomm�e directive. Elle est coupl�e aux parties de produit n�cessaires � l?ex�cution de la d�marche qu?elle pr�conise. Afin de s?adapter aux diff�rents mod�les de processus des m�thodes existantes, le m�ta mod�le pr�voit trois types de directives : simple, tactique ou strat�gique. Une directive simple est atomique, elle ne se d�compose pas et propose une ou plusieurs actions � ex�cuter, manuellement ou avec l?aide d?un outil. Par exemple, le composant de m�thode destin� � la d�couverte des acteurs de SI extrait du mod�le des cas d?utilisation (Jacobson et al., 1992) et sugg�re de mani�re informelle de poser des questions, telles que�: ���Quels sont les acteurs que le syst�me est cens� aider�? Qui va superviser et maintenir le syst�me�?...�.
Une directive tactique a une structure d?arbre permettant de d�composer le processus m�thodique en sous-processus. Le formalisme pr�conis� est celui de NATURE (Jarke et al., 1999) qui se base sur les notions de contexte et d?arbre de contextes. Chaque contexte repr�sente une �tape du processus�; il est sp�cifi� par une intention (un but) � r�aliser � cette �tape et la situation n�cessaire pour r�aliser l?intention. Il y a trois types de contextes�: plan, choix, ex�cutable. Un contexte plan ordonnance les intentions � atteindre, un contexte choix offre des intentions alternatives tandis qu?un contexte ex�cutable stipule les actions � mener sur le produit. Un arbre de contextes alterne les plans et les choix�alors que les contextes feuilles de l?arbre sont des contextes ex�cutables. Par exemple, dans le mod�le propos� par Jacobson et al. (1992), la directive de d�couverte des cas d?utilisation est une directive tactique plan compos�e de deux contextes pour d?une part, l?identification des acteurs du syst�me et d?autre part, l? identification des cas d?utilisation de chaque acteur.
Finalement, une directive strat�gique s?appuie sur le formalisme MAP (Rolland, Prakash et Benjamen, 1999) qui permet de repr�senter une d�marche m�thodologique comme un graphe dirig� et labell� dont les n?uds sont des �intentions �(ou buts) � atteindre et les arcs sont les strat�gies pour les atteindre. Comme il y a plusieurs strat�gies pour atteindre une intention, le graphe offre plusieurs chemins du n?ud de d�but au n?ud de terminaison du processus. Le formalisme MAP permet ainsi de repr�senter plusieurs processus dans une m�me directive, il est donc multi- d�marches. La figure 6 propose une directive strat�gique qui repr�sente une d�marche de construction d?un mod�le de cas d?utilisation. Ce mod�le est bas� sur deux intentions�: D�couvrir un cas d?utilisation et Conceptualiser un cas d?utilisation et propose plusieurs strat�gies pour r�aliser ces intentions.
Le contexte d?application d?un composant est d�fini dans sa signature formalis�e par un couple <Situation, Intention> (Figure 5). La situation caract�rise le point d?entr�e dans le processus du composant tandis que l?intention d�finit l?objectif d?ing�nierie qu?il aide � atteindre. Construire un mod�le des cas d?utilisation est un exemple d?intention associ�e au composant de m�thode Description du probl�me repr�sente une situation n�cessaire pour appliquer ce composant.
En outre, un descripteur est associ� � chaque composant de m�thode (figure 5). Il �tend la vue contextuelle captur�e dans la signature du composant afin de d�finir son contexte de r�utilisation.
Il y a peu de travaux sur la r�-ing�nierie des m�thodes sous forme de composants r�utilisables. La plupart des approches (Brinkkemper, Saeki et Harmsen, 1999�; Punter et Lemmen, 1996�; Song, 1997) consid�rent comme r�utilisables les diff�rents mod�les ou diagrammes de m�thodes existantes. Parfois, le niveau de granularit� est celui d?un concept (Brinkkemper, Saeki et Harmsen, 1999), d?une propri�t�, d?un crit�re, d?une directive, d?une notation ou d?une action (Song, 1997). Toutefois, ces approches n?expriment pas clairement quand, une �tape, un mod�le, un diagramme ou un concept peut �tre consid�r� comme un module r�utilisable dans la construction de nouvelles m�thodes. �
D?apr�s Ralyt� et Rolland (2001a), la r�-ing�nierie des m�thodes sous forme de composants r�utilisables est centr�e sur la d�composition du mod�le de processus de la m�thode en directives autonomes et r�utilisables en dehors de la m�thode d?origine. On trouvera dans BenAyed, (2005) une exp�rience industrielle de r�-ing�nierie bas�e sur le mod�le de repr�sentation modulaire de m�thodes pr�c�demment introduit.
M�me si tout langage de mod�lisation conceptuelle peut �tre utilis� pour la sp�cification des m�thodes et des composants de m�thodes, leur pouvoir d?expression varie consid�rablement. Certains langages sont plus adapt�s � la sp�cification des m�thodes que d?autres. L?�tude des exigences faite par Marttiin et al. (1995) souligne le besoin de constructions s�mantiques sp�cifiques de la mod�lisation des m�thodes que n?offrent pas les langages standards tels que UML. Dans cette optique, un langage sp�cifique COCOA �t� d�velopp� et utilis� dans l?environnement MVIEWS (Grundy et Venable, 1996) pour la sp�cification des m�thodes.
Harmsen et Saeki (1996) distinguent quatre �coles de langages de repr�sentation et de manipulation de m�thodes. La premi�re opte pour une approche orient�e donn�es qui met l?accent sur la repr�sentation de l?aspect produit des m�thodes. Elle inclue des langages tels que GOPRR (Kelly, Lyyttinen et Rossi, 1996), PSM-LISA/D (Hofstede, 1993), les mod�les s�mantiques de donn�es (Sowa et Zachmen, 1992) et ADSM (Heym et �sterle, 1992). Une deuxi�me �cole adopte l?approche orient�e objet. Les langages appartenant � cette �cole sont Telos (Mylopoulos et al., 1990), Mataview (Sorenson, Tremblay et McAllister, 1988) et ObjectZ (Saeki et Wen-yin, 1994). La troisi�me �cole met l?accent sur l?aspect processus des m�thodes et propose des langages tels que les diagrammes de Structure de T�ches (Verhoef et Ter Hofstede, 1995), HFSP (Song et Osterweil, 1992), ALF (Benali et al., 1989) et Merlin (Emmerich et al., 1991). La derni�re �cole propose des langages hybrides, r�ellement d�finis pour l?IM tels que MEL (Harmsen et Brinkkemper, 1995).
La deuxi�me �tape du cycle d?IM pr�sent� � la figure 4 consid�re diff�rentes techniques d?IM � base de composants r�utilisables issus de la base des m�thodes. La plus connue est la technique de construction d?une nouvelle m�thode par assemblage de composants. Elle fait l?objet de cette section que l?on termine par une introduction aux outils logiciels de support de l?IM.
On trouve diff�rentes variantes de composition chez les auteurs Brinkkemper et al. (1999), Saeki (2003), Punter et Lemmen (1996), Song (1997) ainsi que Ralyt� et Rolland (2001b). Ces techniques consistent � d�finir les besoins m�thodologiques pour une situation en cours, � s�lectionner les composants de m�thodes satisfaisant ces besoins et � assembler les composants s�lectionn�s. Deux types d?assemblage, nomm�s par association et par int�gration, sont identifi�s dans (Ralyt� et Rolland, 2001b). Dans l?assemblage par association, les composants issus de m�thodes diff�rentes (M1 et M2) sont disjoints. Ils sont en g�n�ral compl�mentaires et l?association consiste � �tablir des liens entre M1 et M2. Dans l?assemblage par int�gration, les composants se recouvrent et la construction de la nouvelle m�thode requiert un travail d?assemblage plus complexe qui consiste � int�grer les concepts de M1 � ceux de M2 au moyen d?op�rateurs appropri�s (Ralyt� et Rolland, 2001b).
Figure 7. �Exemple d?association de composants
L?exemple de la figure 7 illustre l?association des concepts du mod�le objet de Coad et Yourdon (1991) � ceux des diagrammes de transitions de Coleman, Hayes et Bear (1992). A l?�vidence, l?association enrichit la m�thode initiale (Coad et Yourdon, 1991) en lui apportant un jeu de concepts qui permet de compl�ter la repr�sentation des aspects statiques des objets par leurs aspects dynamiques (Coleman, Hayes et Bear, 1992).
La d�marche de construction de mod�les des cas d?utilisation propos�e par Jacobson et al. (1992) est enrichie par int�gration des directives de classification et de r�daction des cas d?utilisation propos�es par Cocburn (2001) (figure 8).
Figure 8. Exemple d?int�gration des composants
Par ailleurs, si l?assemblage de composants a �t� la premi�re approche de construction propos�e, d?autres approches ont vu le jour. �Sur la base de l?analyse de la litt�rature en la mati�re Ralyt�, Rolland et Deneck�re (2004) proposent une classification des approches d?IM en quatre cat�gories (figure 9).
Figure 9. Typologie des approches d?ing�nierie de m�thodes par composition
Les approches ��Ad-Hoc�� correspondent �� la construction d?une m�thode ��� partir de rien�� et de mani�re intuitive. Il y a plusieurs raisons qui peuvent conduire � prendre la d�cision de construire une m�thode enti�rement nouvelle. L?apparition d?un domaine d?application nouveau est un exemple, la construction d?une m�thode bas�e sur la capitalisation d?exp�rience en est un autre.
Les approches ��Par �volution�� (Ralyt�, Deneck�re et Rolland, 2003) utilisent un mod�le ou m�ta mod�le initial (As-Is) comme base d?�volution pour aboutir au mod�le souhait� (To-Be) par abstraction (Ralyt�, Rolland et Ben Ayed, 2004), instanciation (Gupta et Prakash, 2001) ou adaptation (Tolvanen, 1998) en tenant compte des objectifs d?�volution ou des conditions sp�cifiques d?un projet.
L?objectif des approches ��Par extension�� est d?enrichir une m�thode existante par de nouveaux concepts et propri�t�s (Deneck�re et Souveyet, 1998) pour la mod�lisation d?un domaine particulier. Par exemple, une m�thode statique telle que celle pour la construction de sch�mas E/R peut �tre �tendue pour repr�senter ��du temps�� de mani�re syst�matique par l?introduction d?un calendrier de points temporels, d?intervalles etc. ainsi que celle des aspects temporels tels que l?historisation des entit�s.
Le cycle de l?IM peut difficilement se concevoir sans aide logicielle. L?IM a donc fait �merger une nouvelle g�n�ration d?ateliers logiciels d�sign�s par l?acronyme anglais CAME (Computer Aided Method Engineering). Par analogie avec les ateliers de g�nie logiciel dont le propos est d?apporter une aide � la conduite du d�veloppement des SI, un atelier m�thode vise � guider la construction des m�thodes. Il doit donc offrir des fonctionnalit�s d?aide � l?accomplissement des activit�s du cycle de l?IM, soit sch�matiquement�:
la r�-ing�nierie d?une m�thode existante ;
le stockage des composants de m�thodes�;�
l?extraction de composants r�pondant � certains crit�res�;
la construction de m�thodes selon diff�rentes strat�gies�(assemblage, adaptation, �volution, ��� partir de rien�� �etc.)�;
la v�rification et la validation de la m�thode construite�;
l?am�lioration dynamique de la m�thode obtenue.
Harmsen, Brinkkemper et Oei (1994) ont �t� les premiers � d�finir les exigences d?un environnement CAME dont certaines ont �t� impl�ment�es dans le prototype Decamerone (Harmsen et Brinkkemper, 1995). Un certain nombre de prototypes ont vu le jour tels que MetaEdit+ (Kelly, Lyyttinen et Rossi, 1996), Meet (Heym et Osterle, 1993), Meru (Prakash, 1999�; Gupta et Prakash, 2001) et Mentor (Si-said, Grosz et Rolland, 1996). Mais, seul MetaEdit+ est devenu un produit commercial.
Au c?ur du processus d?IM se trouve la base des composants r�utilisables de m�thodes. Elle capitalise des connaissances sur les m�thodes encapsul�es dans des composants r�utilisables. Un composant peut, par exemple, apporter des heuristiques d?�criture d?un sc�nario d?interaction (partie processus) et comporter la description conceptuelle d?un tel type de sc�nario (partie produit). La connaissance qu?il fournit est r�utilisable dans tout projet o� la capture des besoins se fait par �criture de sc�narios.
Toutefois, afin de permettre la r�utilisation efficiente des composants, la base des m�thodes doit comporter aussi des m�ta connaissances, c?est-�-dire des connaissances sur la connaissance. La m�ta connaissance peut prendre des formes vari�es�: descripteur (Rolland et Prakash, 1996, Ralyt� et Rolland, 2001a), m�ta classe (Saeki et al., 1993), liens hypertexte (Brinkkemper, 2000). Elle vise � satisfaire deux objectifs, d?une part comprendre la nature de la connaissance apport�e par le composant et d?autre part caract�riser les situations de sa r�utilisation. Dans cette optique, Wistrand et Karlsson (2004) parlent de la vue interne et externe d?un composant de m�thode. Van Slooten et Hodes (1996) associe les fragments de m�thodes (les composants) � des valeurs d?un ensemble pr�d�fini de facteurs de contingence, caract�ristiques des situations de projets.
Une autre mani�re de pr�senter les composants de m�thodes pour qu?ils soient accessibles � un large public consiste � les proposer sous forme de biblioth�ques �lectroniques accessibles par Internet. Brinkkemper (2000) souligne que la technologie Internet apporte des nouvelles perspectives dans la cr�ation et l?utilisation des m�thodes.
Henderson-Sellers (2000) commercialise la �base de m�thodes OPEN dont le contenu s?enrichit au cours du temps. Les composants sont class�s en cinq cat�gories�:
les produits de travail qui repr�sentent les r�sultats obtenus lors du processus de d�veloppement�;
les producteurs qui sont responsables de la cr�ation, de l?�valuation et de la maintenance des produits de travail�;
les unit�s de travail qui d�finissent les op�rations r�alis�es par les producteurs pour construire les produits de travail�;
les langages qui sont les moyens de documentation des produits de travail�;
les �tapes qui repr�sentent des p�riodes dans le processus de d�veloppement permettant d?obtenir des r�sultats.
La complexit� des syst�mes d?information et la diversit� croissante des domaines d?application des TIC rendent incontournable l?emploi d?une m�thode. On a montr� dans cet article qu?une m�thode d?ing�nierie de SI est un guide pour le d�veloppement du syst�me d?information. Ce guide apporte d?une part un ensemble de mod�les qui sont des moules de repr�sentation du produit SI selon diff�rentes perspectives et � diff�rents niveaux d?abstraction et d?autre part une ou plusieurs d�marches, c?est-�-dire des fa�ons de proc�der pour aboutir � un produit de qualit�. L?article a introduit le domaine de l?ing�nierie des m�thodes comme une r�ponse au besoin de m�thodes adapt�es aux situations sp�cifiques des projets de d�veloppement et � l?�chec des m�thodes dites ��universelles��.
Bien que le besoin de m�thodes sp�cifiques aux projets auxquelles elles s?appliquent soit clairement identifi�, le d�veloppement des supports pour la construction de telles m�thodes est encore peu avanc�. L?article a montr� que des r�sultats significatifs ont �t� obtenus dans la repr�sentation modulaire des m�thodes et dans la construction de m�thodes par composition. Il est cependant �vident que toute d�marche de construction ou d?adaptation de m�thodes situationnelles doit �tre simple, rapide et assist�e par des outils logiciels ad�quats. Ces outils, �les outils CAME permettant de stocker les composants de m�thodes et de les assembler en fonction des besoins d?un projet en cours sont � l?�tat balbutiant.
Finalement, l?�mergence perp�tuelle de nouveaux domaines d?application de SI renforce la discipline d?IM qui est, plus que jamais d?actualit�, tant sur le plan de la recherche que sur celui de la pratique professionnelle.
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